Selon des sources proches des autorités, au moins 32 000 personnes ont dû fuir leurs foyers mercredi dans le nord des Philippines alors que la tempête tropicale Trami se rapproche dangereusement de l’île principale de Luzon. Les pluies diluviennes provoquées par Trami ont déjà submergé des villages entiers, transformé les rues en rivières tumultueuses et enseveli des voitures jusqu’aux portières dans des coulées de boue d’origine volcanique.
Des inondations « plus hautes que prévu » compliquent les secours
Dans la région de Bicol, située à environ 400 km au sud-est de la capitale Manille, l’ampleur des inondations a pris de court les équipes d’intervention. « Nous avons envoyé des équipes de secours de la police, mais elles ont eu du mal à atteindre certaines zones en raison de l’importance des inondations et de la force du courant », a déclaré Luisa Calubaquib, porte-parole de la police régionale. Les secouristes ont dû progresser dans des eaux leur arrivant jusqu’à la poitrine pour porter assistance aux sinistrés.
Karen Tabagan, une habitante contactée par l’AFP, témoigne de la gravité de la situation : « Ça devient dangereux, on attend les secours ». Dans la seule ville de Naga, située près de l’épicentre des intempéries, la moitié des 600 villages ont été entièrement submergés par les flots.
Le président philippin craint le pire et se sent « impuissant »
Lors d’une réunion d’urgence mercredi matin avec les agences de gestion des catastrophes, le président philippin Ferdinand Marcos n’a pas caché son inquiétude : « Le pire est à venir ». Il a confié se sentir « un peu impuissant » face à l’ampleur annoncée du désastre, ajoutant que « tout ce que nous pouvons faire c’est attendre, espérer et prier pour qu’il n’y ait pas trop de dégâts, pour qu’il n’y ait pas de victimes ».
Outre les 32 000 personnes ayant trouvé refuge dans près de 2 500 centres d’évacuation de la région de Bicol, les services d’urgence font état d’une coulée de boue volcanique dans la province d’Albay, causée par les pluies intenses déversées par la tempête Trami sur les flancs du volcan Mayon.
La tempête Trami continue sa route menaçante vers le nord des Philippines
Selon le dernier bulletin de l’agence météorologique nationale diffusé mercredi à 8h locales, l’œil de la tempête Trami se trouvait à 310 km à l’est de la province d’Aurora sur l’île de Luzon. Les vents soutenus atteignaient encore 85 km/h et la tempête continuait sa route vers les côtes nord-est du pays. Météorologues et autorités restent en alerte face à la menace persistante de Trami.
Les Philippines sont régulièrement frappées par des tempêtes tropicales et des typhons dévastateurs. Les populations vulnérables payent un lourd tribut lors de ces catastrophes naturelles qui provoquent inondations, glissements de terrain et destruction des habitations précaires. La préparation aux catastrophes et la gestion des crises restent des défis majeurs pour l’archipel.
Un bilan humain et matériel qui risque de s’alourdir
Bien qu’aucune victime ne soit à déplorer à ce stade, les autorités philippines redoutent une aggravation de la situation dans les prochaines heures. La montée des eaux, les coulées de boue et la violence des vents laissent craindre de lourds dégâts matériels et menacent les populations n’ayant pas encore pu rejoindre des abris sûrs.
Les équipes de secours, épaulées par l’armée et la police, sont mobilisées pour porter assistance aux sinistrés et limiter l’impact de cette nouvelle catastrophe naturelle. Mais l’ampleur du désastre qui se profile semble dépasser les capacités de réponse du pays, laissant les Philippins dans l’angoisse alors que la tempête Trami poursuit inexorablement sa route destructrice.
