C’est un verdict à la hauteur de la gravité des faits reprochés. Jason Fourmann, 35 ans, a été condamné mercredi à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises d’Angers pour une série de crimes commis en 2020, dont plusieurs viols et un enlèvement. Une peine exemplaire assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’un suivi sociojudiciaire de 10 ans.
Trois jours de terreur et de violence
Les faits remontent au mois de septembre 2020. En l’espace de seulement trois jours, Jason Fourmann, déjà bien connu de la justice, sème la terreur dans le Maine-et-Loire et la Vienne :
- Le 18 septembre, il viole et extorque une femme de 73 ans à son domicile de Varennes-sur-Loire.
- Deux jours plus tard, il tente d’enlever une joggeuse quadragénaire à Saint-Martin-la-Pallu, qui parvient à prendre la fuite.
- Le même jour, il enlève et viole une fillette de 9 ans à la sortie d’une boulangerie dans une commune voisine.
L’homme est finalement interpellé le 21 septembre après un nouveau vol suivi d’une course-poursuite avec les forces de l’ordre. Au terme de son procès, les jurés ont reconnu sa culpabilité pour l’ensemble de ces crimes.
« Une dangerosité exceptionnelle »
Selon une source proche du dossier, Jason Fourmann est un criminel multirécidiviste au très lourd passé judiciaire. Depuis 2008, il totalise pas moins de 19 condamnations pour divers faits de violences, vols, trafic de stupéfiants, et même un homicide involontaire suite à un accident de la route mortel.
Pendant les trois jours d’audience, objectivement, tous les éléments sombres d’une personnalité criminelle ont été réunis.
Me Pascal Rouiller, avocat d’une des victimes
Pour les avocates des parties civiles, la décision de la cour est à la hauteur de la « dangerosité exceptionnelle » de l’accusé. À l’inverse, la défense a jugé la peine « trop élevée ».
30 ans de réclusion, la peine maximale
En prononçant la peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, la Cour d’assises d’Angers a suivi les réquisitions de l’avocat général. Il s’agit de la peine maximale encourue pour les faits reprochés.
Jason Fourmann devra en outre se soumettre à un suivi sociojudiciaire pendant 10 ans à sa sortie de prison, avec obligation de soins. Une mesure destinée à prévenir la récidive au vu de sa « dangerosité », soulignée par le président de la cour.
Un procès éprouvant pour les victimes
Du côté des victimes, le soulagement se mêle à une vive émotion après ce procès éprouvant. Leurs avocats saluent un verdict « exemplaire » et « approprié », au regard du parcours criminel de l’accusé.
La peine prononcée était justifiée et appropriée eu égard au parcours de prédation de l’accusé.
Me Nathalie Valade, avocate d’une des victimes
Pour ces femmes brisées, la reconstruction sera longue. Mais avec cette condamnation, elles peuvent espérer refermer progressivement ce chapitre sombre et douloureux de leur vie.
Un signal fort envoyé par la justice
Au-delà du cas individuel de Jason Fourmann, ce verdict rendu par la Cour d’assises d’Angers envoie un signal fort en matière de répression des violences sexuelles. Il vient rappeler que ce type de crimes odieux, qui brisent des vies, doit être sanctionné avec la plus grande fermeté.
Dans un contexte où la parole des victimes se libère et où les pouvoirs publics affichent leur détermination à mieux lutter contre ces violences, de telles condamnations apparaissent essentielles. Elles participent à forger une jurisprudence dissuasive, susceptible de prévenir d’autres drames.
Jason Fourmann, lui, aura 30 longues années derrière les barreaux pour réfléchir à ses actes. Un temps infini au regard des vies qu’il a brisées en seulement 3 jours.
