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24 Novembre en NBA : Iron Man et l’Invincible Début des Warriors

Le 24 novembre 1999, un joueur discret entrait dans l’histoire comme l’homme le plus résistant de la NBA. Seize ans plus tard, à la même date, les Warriors enchaînaient les victoires comme jamais… Mais ces deux moments ont-ils un point commun inattendu ?

Imaginez disputer plus de mille matchs NBA d’affilée sans jamais déclarer forfait. Pas un rhume, pas une entorse, pas même une petite fatigue. Et puis, seize ans plus tard, à la même date exacte, voir une équipe démarrer sa saison par quinze victoires consécutives en donnant l’impression que plus rien ne peut l’arrêter. Le 24 novembre est une date bénie pour les amoureux de records qui défient l’impossible.

Deux records nés un 24 novembre qui ont marqué la NBA à jamais

Chaque jour possède sa petite histoire dans le grand livre de la NBA. Certaines dates brillent plus que d’autres. Le 24 novembre en fait partie, grâce à deux performances hors normes séparées par seize années mais liées par cette même idée : repousser les limites de ce qu’on croyait humainement possible sur un parquet.

A.C. Green, l’homme qui ne s’arrêtait jamais

Le 24 novembre 1999, les Lakers rendent visite aux SuperSonics de Seattle. Rien d’exceptionnel à première vue. Pourtant, ce soir-là, un ailier discret de 36 ans vient d’égaler le record absolu de matchs consécutifs joués dans le basket professionnel américain.

A.C. Green atteint la barre des 1 041 rencontres disputées sans interruption. Un chiffre vertigineux. Deux jours plus tard, il le portera à 1 042 et deviendra seul détenteur du record qu’il conservera jusqu’à sa retraite en 2001 avec 1 192 matchs d’affilée. Un total qui semble aujourd’hui appartenir à une autre époque.

Pour comprendre l’exploit, il faut se replonger dans le contexte. À la fin des années 90, le terme load management n’existe pas encore. Les stars jouent 82 matchs par saison, voire plus quand les playoffs s’étirent. Mais même dans ce contexte-là, personne n’approche la régularité maladive de Green.

« Je ne me suis jamais considéré comme un surhomme. J’ai juste eu la chance d’être rarement blessé et d’avoir une hygiène de vie très stricte »

A.C. Green, années plus tard

Chance, certes. Mais aussi une discipline de moine. Le natif de Portland dort neuf heures par nuit, ne boit pas, ne fume pas et suit un régime alimentaire millimétré. Ses coéquipiers des Lakers Showtime le surnomment d’ailleurs « le moine » bien avant que le sobriquet Iron Man ne s’impose définitivement.

Son record tiendra plus de vingt ans. Aujourd’hui, le joueur actif le plus proche est Mikal Bridges, qui tourne autour des 570 matchs consécutifs. Il lui faudrait encore sept saisons complètes sans la moindre absence pour espérer approcher Green. Autant dire mission impossible dans l’ère moderne où les franchises protègent leurs investissements à coups de repos programmés.

Les Warriors 2015-2016 : quand tout semblait trop beau

Revenons un peu en arrière… ou plutôt sautons seize ans plus tard. Nous sommes toujours un 24 novembre, mais en 2015 cette fois. Les Golden State Warriors viennent de battre les Lakers 111-77 et portent leur bilan à 15 victoires, zéro défaite.

Le champion en titre joue un basket venu d’une autre planète. Stephen Curry marche sur l’eau (plus de 30 points de moyenne), Draymond Green fait parler son QI basket dans toutes les zones du terrain et Klay Thompson assure le spectacle à 3-points. L’équipe tourne à plein régime et personne ne semble capable de l’arrêter.

À ce moment précis, les observateurs commencent à parler ouvertement du record mythique des Chicago Bulls 1995-1996 et leurs 72 victoires en saison régulière. Quinze matchs, c’est déjà énorme. Mais l’idée que Golden State puisse faire encore mieux commence à germer.

Le 24 novembre 2015 en chiffres pour Golden State :
✓ 15-0 (meilleur départ de l’histoire à ce moment)
✓ +15,8 points d’écart moyen par match
✓ Stephen Curry : 32,5 points à 52% à 3-points sur cette période
✓ 5 victoires par 20 points ou plus

La suite, on la connaît. La série victorieuse s’étendra jusqu’à 24 matchs (record absolu). Les Warriors finiront la saison régulière à 73-9, une victoire de mieux que les Bulls de Jordan. Un accomplissement historique… qui se transformera pourtant en cauchemar en finales.

Deux destins croisés, deux leçons différentes

Ce qui frappe quand on regarde ces deux événements à la même date, c’est le contraste brutal entre la longévité individuelle et la quête collective de perfection.

A.C. Green a bâti son record sur la régularité absolue, la discrétion et une résilience presque surnaturelle. Il n’a jamais été la star de ses équipes, mais il a gagné trois bagues avec les Lakers et a toujours été là quand on avait besoin de lui. Son exploit est d’autant plus impressionnant qu’il a traversé quatorze saisons sans jamais manquer un seul match.

Les Warriors, eux, ont voulu toucher l’invincibilité absolue. Ils y sont presque parvenus en saison régulière, pulvérisant tous les compteurs. Mais cette quête de perfection les a peut-être épuisés mentalement au pire moment. La finale perdue 4-3 contre Cleveland, avec le fameux Game 7 et le contre de LeBron sur Iguodala, reste comme l’un des plus grands « what if » de l’histoire NBA.

Green a terminé sa carrière auréolé d’un record éternel. Golden State a terminé la sienne avec un goût amer malgré 73 victoires. L’un a privilégié la durée, l’autre l’intensité absolue. Les deux approches ont leur grandeur et leurs limites.

Et aujourd’hui, qui pourrait battre ces records ?

Le record d’A.C. Green paraît intouchable. Dans une NBA où les stars manquent régulièrement des matchs pour préserver leur corps, accumuler plus de 1 000 matchs consécutifs relève de la science-fiction. Même les profils les plus solides comme Mikal Bridges ou OG Anunoby sont encore très loin.

Pour le départ parfait en saison, en revanche, on peut rêver. Les Boston Celtics version 2024-2025 ou certaines équipes dominantes des années à venir pourraient un jour égaler ou dépasser les 24 victoires de suite des Warriors. Mais effacer les 73-9 ? Cela demandera probablement une autre génération de super-équipes.

Ce qui est sûr, c’est que le 24 novembre restera longtemps associé à ces deux moments où la NBA a touché du doigt l’impossible. L’un par la force tranquille d’un joueur oublié des projecteurs, l’autre par l’explosion lumineuse d’une équipe qui voulait tout révolutionner.

Deux façons différentes d’écrire l’histoire. Deux souvenirs impérissables. Et une seule date pour les célébrer.

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