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23 Géorgiens expulsés de Rennes malgré les protestations d’élus

Ce jeudi à Rennes, 23 ressortissants géorgiens en situation irrégulière ont été expulsés par avion vers leur pays d'origine. Une opération qui a suscité la colère d'associations et d'élus écologistes locaux, dénonçant notamment l'expulsion d'une mère et de ses trois enfants scolarisés...

Ce jeudi 24 octobre, la ville de Rennes a été le théâtre d’une opération d’expulsion controversée. 23 ressortissants géorgiens en situation irrégulière sur le territoire français ont été embarqués de force dans un avion à destination de leur pays d’origine. Une procédure qui a suscité l’indignation de plusieurs associations et élus locaux.

Une opération coordonnée par les autorités nationales et européennes

Selon les informations communiquées par la préfecture d’Ille-et-Vilaine, les personnes expulsées étaient toutes “en situation irrégulière, déboutées du droit d’asile et ayant épuisé les voies de recours”. Ce vol a été organisé conjointement par la direction nationale de la police aux frontières et la direction générale des étrangers en France. Il a également bénéficié de la coordination de l’agence européenne Frontex “en accord avec les autorités géorgiennes”.

Les 23 Géorgiens provenaient de différents départements de l’Ouest de la France. Six d’entre eux étaient hébergés en Ille-et-Vilaine avant leur interpellation en vue de l’expulsion. Parmi eux figuraient une mère et ses trois enfants scolarisés à Guichen, ainsi qu’un enfant de trois ans né sur le territoire français.

La colère des associations et élus écologistes

L’annonce de cette procédure a immédiatement fait réagir plusieurs associations de défense des droits des étrangers ainsi que des élus écologistes locaux. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), le groupe des élus écologistes et citoyens de Rennes Métropole a vivement dénoncé l’expulsion de familles avec enfants :

Nous déplorons la présence parmi les expulsés d’une mère et ses trois enfants scolarisés à Guichen. Il y avait également un enfant de trois ans né en France. Nous réitérons notre souhait d’interdire les expulsions d’enfants.

Élus écologistes de Rennes Métropole

De son côté, l’antenne locale de la Cimade, association d’aide aux migrants, a également exprimé son opposition à ce qu’elle considère comme une “procédure inhumaine”. Ses membres étaient présents à l’aéroport pour tenter de s’interposer et apporter un soutien moral aux familles.

Une politique migratoire qui divise

Cette expulsion collective illustre une nouvelle fois les profondes divergences au sein de la société française sur la question migratoire. D’un côté, l’État et une partie de l’opinion publique défendent une ligne ferme, axée sur le respect des procédures et la lutte contre l’immigration illégale. De l’autre, associations, militants et une frange de la population plaident pour une approche plus humaine et solidaire, tenant compte des situations individuelles.

Le sort des enfants et des familles cristallise particulièrement les tensions. Pour les opposants aux expulsions, la scolarisation des mineurs et leur intégration constituent des motifs impérieux pour régulariser leur situation. Les autorités rétorquent que le droit au séjour ne saurait découler automatiquement de la présence d’enfants et que des aides au retour volontaire sont proposées.

Vers un durcissement des reconduites à la frontière ?

Si les expulsions de ressortissants étrangers en situation irrégulière ne sont pas nouvelles, cette opération semble marquer un durcissement de la politique du gouvernement en la matière. D’après nos informations, d’autres vols similaires pourraient être programmés dans les prochaines semaines au départ de différentes villes de France.

Le ministère de l’Intérieur justifie cette fermeté par la nécessité de lutter contre les filières d’immigration clandestine et de faire respecter les décisions de justice. Une source proche du dossier indique que “la crédibilité de notre politique migratoire et de notre système d’asile est en jeu. Ceux qui sont déboutés doivent quitter le territoire”.

Reste à savoir si cette ligne parviendra à faire consensus ou si au contraire elle attisera les divisions au sein de la société. Une chose est sûre : le sujet de l’immigration continuera d’enflammer le débat public dans les mois à venir.

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