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1er Décembre : Quand Isiah Thomas Devient Légende des Pistons

Le 1er décembre 1991, Isiah Thomas inscrit 22 points face à Houston et dépasse Bob Lanier pour devenir le meilleur marqueur de l’histoire des Pistons. Un record qui tient toujours en 2025… mais pour combien de temps encore ?

Imaginez la scène : nous sommes le 1er décembre 1991, au Palace of Auburn Hills. Les Detroit Pistons accueillent les Houston Rockets. Rien d’exceptionnel a priori, juste un match de saison régulière. Pourtant, ce soir-là, un meneur de 1,85 m va écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de la franchise. Avec 22 points inscrits dans une victoire 94-87, Isiah Thomas dépasse Bob Lanier et s’empare du record de points all-time des Pistons. 15 493 points. Un chiffre qui résonne encore aujourd’hui.

Le jour où Isiah est devenu intouchable

À seulement 30 ans, Thomas avait déjà deux bagues (1989 et 1990), déjà une réputation de tueur sur le terrain, déjà le statut de leader incontesté des « Bad Boys ». Mais ce record-là, c’est autre chose. C’est la reconnaissance d’une décennie de fidélité et d’excellence au service d’une seule franchise.

Lanier, l’intérieur élégant des années 70, avait détenu ce record pendant près de vingt ans. Il fallut attendre l’explosion d’un gamin sorti d’Indiana University en 1981 pour que le compteur s’affole. Dix saisons seulement pour effacer une légende. Dix saisons de blessures, de bagarres, de titres et de larmes.

« Je ne jouais pas pour les records. Je jouais pour gagner. Mais quand tu regardes en arrière… ça fait quelque chose. »

Isiah Thomas, 2017

Un record qui traverse les époques

Quand Isiah prend sa retraite en 1994, après une ultime saison gâchée par une rupture du tendon d’Achille, son total s’élève à 18 822 points sous le maillot des Pistons. Joe Dumars, son lieutenant de toujours, terminera à 16 401. Dave Bing, autre légende, à 15 235. Depuis ? Personne n’a même réussi à atteindre les 17 000.

En 2025, le détenteur actuel du record de points en carrière pour Detroit reste… Isiah Thomas. Cade Cunningham, Blake Griffin, Grant Hill, Chauncey Billups, Rip Hamilton, tous sont passés par là. Aucun n’a réussi à l’approcher sérieusement. C’est dire la longévité et la régularité du bonhomme.

Top 5 des meilleurs marqueurs de l’histoire des Detroit Pistons (décembre 2025)

  1. Isiah Thomas – 18 822 points (1981-1994)
  2. Joe Dumars – 16 401 points (1985-1999)
  3. Bob Lanier – 15 488 points (1970-1980)
  4. Dave Bing – 15 235 points (1966-1975)
  5. Grant Hill – 13 625 points (1994-2000)

Les Bad Boys : une équipe gravée dans le marbre

Parler d’Isiah sans parler des Bad Boys serait un crime. Cette équipe-là a terrorisé la ligue à la fin des années 80. Bill Laimbeer, Rick Mahorn, Dennis Rodman, John Salley, Vinnie Johnson… et au milieu, ce petit meneur au sourire d’ange capable de vous planter un poignard dans le dos à tout moment.

Deux titres consécutifs, une finale perdue en sept matchs contre les Lakers en 1988, une autre balayée par les Bulls en 1991. Et surtout cette réputation : personne n’avait envie de venir à Auburn Hills. Les Bad Boys ne jouaient pas seulement au basket, ils jouaient à la guerre.

Isiah était le général. Celui qui distribuait les caviars à Joe Dumars en sortie d’écran, celui qui prenait les tirs clutch, celui qui provoquait les fautes avec une science rare. 9,3 passes décisives de moyenne en carrière avec Detroit. 19,2 points. Un ratio efficacité/fidélité rarement égalé.

L’épilogue amer et la Dream Team oubliée

La fin de l’histoire est moins glorieuse. 1991-1992 : sweep 4-0 par Chicago en finale de conférence Est. Les Pistons quittent le parquet sans serrer la main des Bulls. Isiah, accusé d’avoir orchestré ce « walk-off », devient l’ennemi public numéro 1.

Quelques mois plus tard, la Dream Team est annoncée pour Barcelone 1992. Douze noms. Magic, Bird, Jordan, Barkley… mais pas Isiah. La rumeur dit que Michael Jordan aurait posé un ultimatum. Vrai ou faux ? Toujours est-il que le meilleur meneur des années 80 reste à quai. Une blessure qui ne cicatrisera jamais complètement.

L’autre 1er décembre : la fontaine de jouvence des Suns

Le 1er décembre, ce n’est pas seulement l’histoire d’Isiah. C’est aussi, en 2009, celle d’une équipe de Phoenix qui fait mentir le temps. Grant Hill a 37 ans, Steve Nash 35, et les Suns viennent de signer 14 victoires en 17 matchs.

Shaquille O’Neal, parti à Cleveland, avait pourtant qualifié la franchise de « fontaine de jouvence ». Il n’avait pas tort. Le staff médical, les infrastructures, l’ambiance : tout était fait pour prolonger les carrières. Cette saison-là s’arrêtera en finale de conférence Ouest contre les Lakers de Kobe, mais elle reste comme un des derniers feux d’artifice du « seven seconds or less ».

Pourquoi ce record est-il si difficile à battre ?

Parce que les temps ont changé. Aujourd’hui, les stars changent de franchise tous les trois ans. Parce que Detroit n’a plus été une destination de premier plan depuis les années 2000. Parce qu’il faut rester treize saisons dans la même équipe et scorer plus de 19 points de moyenne pour espérer approcher Isiah.

Cade Cunningham, actuel leader des Pistons, tourne à environ 22 points par match. À ce rythme, il lui faudrait encore huit ou neuf saisons pleines pour dépasser Thomas. Autant dire que le record a encore de belles années devant lui.

Le 1er décembre 1991 reste donc gravé comme le jour où un petit meneur au grand cœur est devenu, pour toujours, le plus grand scoreur de l’histoire des Detroit Pistons. Une histoire de fidélité, de talent brut et d’une époque où le basket se jouait encore avec les tripes.

Et vous, pensez-vous qu’un jour quelqu’un parviendra à faire tomber ce record ?

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