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10 mois de prison ferme pour le leader anti-vie chère

Tensions en Martinique : le leader du mouvement anti-vie chère Rodrigue Petitot condamné à 10 mois de prison ferme. Ses avocats dénoncent un "prisonnier politique". Incidents violents en marge du procès...

Le leader du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, a été condamné lundi à 10 mois de prison ferme aménageable par le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Reconnu coupable d’intimidations envers les maires de l’île, sa condamnation a suscité de vives réactions et des incidents en marge du procès.

Une décision de justice qui divise

Rodrigue Petitot, figure de proue du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro caribéens (RPPRAC), est accusé d’avoir exercé des pressions sur les élus locaux dans le cadre de la mobilisation contre la cherté de la vie. Son procès très attendu s’est tenu lundi au palais de justice de Fort-de-France dans un climat tendu.

Après 12 heures d’audience marathon, le verdict est tombé : 10 mois de prison ferme aménageable pour le leader contestataire, en deçà des réquisitions du parquet qui avait demandé 12 mois ferme. Une décision immédiatement dénoncée par la défense :

Nous sommes surpris par la décision. On s’attendait à être entendu au regard des jurisprudences que nous avons sur la liberté d’expression.

Me Max Bellemare, avocat de Rodrigue Petitot

Le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany, autre conseil de Petitot, a pour sa part qualifié son client de « prisonnier politique ». Des propos qui font écho au soutien dont bénéficie le leader du RPPRAC auprès d’une partie de la population.

Heurts à l’annonce du verdict

Dès l’annonce de la condamnation, des heurts ont éclaté aux abords du tribunal entre les forces de l’ordre et les centaines de personnes venues soutenir Rodrigue Petitot. Jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogène, la tension était palpable dans les rues de Fort-de-France.

Ces incidents font suite à plusieurs semaines de contestation sur fond de crise sociale. Depuis début septembre, l’île est en proie à des manifestations récurrentes pour dénoncer le coût de la vie et réclamer des mesures en faveur du pouvoir d’achat. Des rassemblements émaillés de violences avec de nombreux commerces pillés et incendiés.

Un mouvement qui ne faiblit pas

Malgré la condamnation de Rodrigue Petitot, la contestation ne semble pas faiblir en Martinique. Le RPPRAC a d’ores et déjà appelé à poursuivre la mobilisation, avec en ligne de mire l’égalité des prix entre les Antilles et l’Hexagone.

Selon une source proche du dossier, le préfet n’exclut pas de reconduire le couvre-feu instauré il y a plusieurs jours pour tenter d’endiguer les débordements nocturnes. La situation reste sous haute surveillance avec la crainte de voir les violences s’intensifier.

En l’espace de deux mois, ce sont près de 300 véhicules qui ont été incendiés, des dizaines de bâtiments dégradés et plus de 170 commerces pillés d’après un bilan de la préfecture. Des dégâts considérables sur fond de malaise social profond.

Un dialogue qui reste à construire

Au-delà du cas Rodrigue Petitot, c’est toute la question des inégalités et de la cherté de la vie en Outre-mer qui se pose avec acuité. Le gouvernement a promis des mesures pour tenter d’apaiser la situation, avec notamment des négociations sur les prix et un plan de soutien à la diversification de l’agriculture locale.

Mais pour l’heure, le dialogue semble au point mort entre des manifestants déterminés à poursuivre le combat et des autorités qui misent sur la fermeté. Dans ce climat délétère, difficile de savoir combien de temps encore la Martinique restera sous tension.

Le procès de Rodrigue Petitot apparaît en tout cas comme un tournant dans la crise qui agite l’île depuis la fin de l’été. Reste à savoir si sa condamnation va contribuer à apaiser les esprits ou au contraire attiser un peu plus les braises de la colère.

Au-delà du cas Rodrigue Petitot, c’est toute la question des inégalités et de la cherté de la vie en Outre-mer qui se pose avec acuité. Le gouvernement a promis des mesures pour tenter d’apaiser la situation, avec notamment des négociations sur les prix et un plan de soutien à la diversification de l’agriculture locale.

Mais pour l’heure, le dialogue semble au point mort entre des manifestants déterminés à poursuivre le combat et des autorités qui misent sur la fermeté. Dans ce climat délétère, difficile de savoir combien de temps encore la Martinique restera sous tension.

Le procès de Rodrigue Petitot apparaît en tout cas comme un tournant dans la crise qui agite l’île depuis la fin de l’été. Reste à savoir si sa condamnation va contribuer à apaiser les esprits ou au contraire attiser un peu plus les braises de la colère.

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